marienord a partagé une photo de Vauvillers (70)
C'est d'eux dont il faut se souvenir
Familles meurtries dont on peine à réaliser, malgré témoignages, récits, photos, films, etc., la douleur atroce, les entrailles qui se tordent et le cœur qui se serre à l’annonce d’un (voire plusieurs) fils disparu dans la tourmente ou de pères, maris, fiancés, pulvérisés, déchiquetés par les obus et la mitraille. Des vies fauchées comme les blés de ces moissons rendues difficiles en ce mois d'août 1914.
Pensons aussi à ceux « fusillés pour l’exemple » - pour un bon nombre injustement suite à des simulacres de "Conseil de guerre", souvent sans parole donnée à la défense, "expédiés" par des chefs impitoyables, avides du sang de leurs propres troupes - et au choc de leurs êtres chers, d’abord révulsés de l’apprendre mais vite hantés par le besoin de les faire réhabiliter. Ce que certains réussiront.On ne parlera pas non plus des blessés, des gazés, des amputés, des "gueules cassées", des invalides, des meurtris physiquement et psychologiquement, de toute cette chair à canon sacrifiée à l’ambition et à l’incompétence de dirigeants TANT civils que militaires.Même si ce n’est pas aussi simple qu’il y parait, surtout en cette "Belle-Epoque" à laquelle 1914 devait tragiquement mettre un terme : « Les rapports entre le pouvoir politique et l’armée ont longtemps été régis selon des règles simples, non écrites : l’armée s’abstenait de s’immiscer dans la politique. En échange, le gouvernement ne s’ingérait pas dans la conduite des affaires militaires, sauf par le biais de l’allocation des crédits militaires. Cela était particulièrement vrai sous la IIe République. Ce pacte non écrit accordait en réalité aux militaires une grande influence sur la politique étrangère et militaire. Intimidés par l’uniforme, peu au fait des questions militaires, les dirigeants politiques, à quelques rares exceptions près, s’en remettaient volontiers aux chefs militaires pour toutes les décisions concernant la défense. » (Le pouvoir politique et l’armée par Samy Cohen), je suis donc globalement d’accord avec Bernard. Là où je me permettrai d’ergoter sans pour autant défendre mordicus ma "corporation", c’est dans la contestation de l’omission, volontaire ou non, d’admettre que les militaires (savoir technique) sont censés obéir au gouvernement (décision politique) de leur Pays et, si responsabilités il y a, c’est bien D’ABORD du côté de la politique et des Politiques qu’il convient de les rechercher.
https://venividisensivvs.wordpress.com/2015/12/18/premiere-guerre-mondiale-a-qui-la-faute-video/Après, il est évident qu’il ne serait pas juste (même si l’Histoire devrait conduire à reconnaître, en toute objectivité, un rôle important à tel ou tel... fût-il Pétain) de rendre hommage à des maréchaux ambitieux, pour la plupart insensibles aux souffrances des hommes qui ont, au final, fait leur victoire. De ce point de vue, il est clair que l’initiative de l'État-Major des Armées françaises de rendre hommage à huit Maréchaux de la Grande Guerre est pour le moins malvenue. Sans compter que l'ego de Macron ne doit pas le porter à encenser les grands chefs militaires. J'imagine la "remontée de bretelles" qu'il y a dû avoir ! J'ajouterai (on pourra le contester) que ces "Poilus" n'ont pas tous forcément combattu contre leur gré. Entre 1871 et 1914, la haine du "Boche", la revanche de l'Alsace-Moselle, le patriotisme exacerbé ont tellement été développés, qu'on pourrait dire que les esprits ont - d’une certaine façon - été formatés et donc qu'un tel conflit devait fatalement survenir.En tout état de cause,, ce sont bien de ces soldats de 1914-1918 dont il faudra se souvenir ce 11 Novembre 2018, eux qui ont souffert et qui sont morts pour une victoire malheureusement "provisoire" puisqu'une hécatombe encore plus mondiale et plus atroce finissait, vingt ans après, par faire douter de l'Humanité.