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Les Voivres
Actualité / Message

Une école qui ferme, c'est un village qui meurt

06 juil. 2015 Par jeannot88 2 réactions
FERMETURE DE L’ÉCOLE
« Les anciens personnels, enseignants, élèves et les forces vives du village sont invités pour échanger des souvenirs. Celle-ci n'ouvrira pas ses portes à la rentrée. »
« Espérons que notre commune aussi, trouvera en elle la force de surmonter la fermeture de ce qui est dans un village, un autre symbole de la vie, son école. »
► Suite à ce « gros coup », comme disent certains "hors antenne", qui, on va le découvrir ci-dessous, n'a absolument rien à voir - car c'est la fin de la belle histoire - avec l'éloge qu'en faisait encore Philippe Meyer en 2014, voici quelques uns de mes commentaires postés sur le blog : "Les Voivres 88240 - Quand un village a décidé qu'il ne voulait pas mourir", à la lecture duquel j'ai appris la très mauvaise nouvelle :
* 30/06/2015 10:32
« En postant, le 7 janvier 2015, le premier article sur "La Chanson des cerises", je n'imaginais pas que, 6 mois plus tard, l’école des Voivres, mon école, fermerait ses portes.
Cela devait se savoir depuis un moment dans tout le secteur mais je prends cette - mauvaise - nouvelle comme un coup de poing en pleine figure.
Je ne peux pas m'empêcher de mettre en parallèle cette phrase extraite de "Amkoullel, l’enfant Peul" - Amadou Hampâté Bâ (écrivain et ethnologue malien 1900-1991) : « Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle » et je me dis donc que lorsqu’une école meurt, c'est peut-être le village qui brûle.
Lorsqu’en octobre 2007, au cours de retrouvailles assez mémorables (mais sans doute pas suffisamment pour être reconduites par un(e) volontaire), je m'étais assis sur un des vieux bancs d'écolier relégué à l'étage, dans l'ancien logement des instituteurs je crois, je n'imaginais pas ce triste clap de fin, 8 ans plus tard.
Malgré tout, je souhaite pleine réussite à la petite fête organisée ce vendredi. Cela me donne encore plus de regrets de ne pouvoir y participer mais je ne sais pas - tant le sentiment de tristesse prédomine - si j'aurais pu y faire bonne figure.
Là encore, cela mériterait sûrement un article fouillé sur les écoles des Voivres... »
* 01/07/2015 09:43
« La fermeture de l'école, c'est ce que je subodorais depuis l'article du 31 mai 2014, mais dans ce domaine là, comme dans beaucoup d'autres, on veut toujours en repousser l'échéance.
M’intéressant à mon village natal mais n'en étant pas un administré, j'ai quelque scrupule à continuer sur ce sujet.
J'ai cependant peine à croire que cette décision, prise - ce que, par ailleurs, je n'ignore évidemment pas - par l'académie, n'ait pas pu (apparemment) être anticipée.
Étonnant aussi, après tout ce que l'on a pu lire et voir (des années 90 à aujourd'hui donc) sur la "réussite" de ce village, la loi NOTRE, etc., que l'on n'en ai pas entendu parler plus que cela sur Internet en général et sur ce blog en particulier.»
01/07/2015 14:02
* « Mouais... Sans doute, mais alors la phrase « [...] certains rêvent d'être épargnés quand Leurs Seigneuries laisseront tomber le couperet. Douce illusion, les moutons sont toujours croqués. » me semble - encore plus - tout à fait juste. Ce que je veux dire, c'est que, cette fois, la défense de l'école ne m'a pas tellement paru (mais c'est une vision lointaine ne connaissant pas le dossier) vraiment "agiter" l'actualité voivraise avant l'annonce officielle. »
► De belles résolutions où l'on constate que l'école a été l'absolue priorité dans les objectifs, sauvée et parfaitement développée en 3 ans dans le bilan, mais étrangement absente dans les perspectives :
Politique d'accueil en milieu rural :
l'exemple de la commune Les Voivres
CONTEXTE :
La commune Les Voivres se situe dans le Pays de la Vôge, à 25 km d'Epinal. Le passé industriel de ce secteur s'est atténué dans les années 1920. Du fait de l'exode rural, la population a alors considérablement diminué. En 1990, face à une perte importante et un vieillissement de la population, et, face à la menace de fermeture de l’école de la commune des Voivres (200 habitants), le conseil municipal a trouvé le moyen d’inverser la tendance : attirer des familles ayant des enfants dans sa commune. N’ayant pas d’emplois à proposer, il a décidé de jouer la carte du cadre de vie en proposant des logements neufs à des prix attractifs.
OBJECTIFS :
- Empêcher la fermeture de l’école
- Rénover des maisons achetées par la municipalité pour loger de nouvelles familles dans le village
ACTIONS :
La municipalité décide d’acheter des fermes et des habitations abandonnées en vue de les réhabiliter. La commune n’avait pas les moyens de faire exécuter, par des entreprises, les travaux de rénovation de ses logements, elle a donc eu recours aux Contrats Emploi Solidarité. Plusieurs chantiers se sont ainsi succédés depuis 1990. Un des chômeurs a été employé par la commune pour encadrer les chantiers. Durant un an, l’AFPA est intervenue pour donner les formations complémentaires. Les maisons rénovées sont vendues aux familles. Un système de " location-achat " est mis spécialement au point pour être suffisamment attractif, les occupants sont considérés comme propriétaires temporaires à partir du premier loyer et définitifs au dernier.
PARTENAIRES
Maître d’ouvrage :
Maître d’œuvre :
La commune des Voivres
Financeurs :
DDTE, la commune, CDC
Autres partenaires (conseil, appui...) :
AFPA
Plan de financement :
Depuis 1990, l’investissement de la commune est de 2300 F par an et par habitant
Nombre d’emplois créés :
15
BILAN, PERSPECTIVES
Résultats atteints :
- Action ponctuelle qui a engendré une politique globale de l’habitat (décoration, suppression des ruines, maintien de la vie du village...)
* Maintien de la classe menacée de fermeture et ouverture de deux autres classes entre 1990 et 1992
* En 1992 le village a accueilli 7 familles. La population est passée de 200 à 304 habitants de 1990 à 1999
- Réinsertion de certains chômeurs grâce à ces chantiers
- Création d’une zone d’activité avec 4 implantations à ce jour
- Installation d’artisans
Difficultés rencontrées :
- Trouver des emplois pour les nouveaux arrivants
- Réticences des collectivités locales, des élus, difficultés législatives au début de l’opération
Evolutions envisagées :
Travailler sur plusieurs aspects du développement : tourisme, aménagement du lac, développement de la pisciculture.
EN SAVOIR PLUS...
Contact :
Monsieur FOURNIER
Mairie des Voivres
88240 BAINS LES BAINS
Tel : 03.29.30.43.87
Fax : 03.29.30.40.31
(Source Internet)
► Un lien intéressant sur « L'école en milieu rural » (mais vue par un Inspecteur général de l’Éducation nationale) :
https://ries.revues.org/3305#article-3305
► Monsieur le Maire ayant exprimé, en mai 2014, son rêve : « publier le livre écrit par Mlle Marie Houillon sur Les Voivres ; promis, juré, on s'y attaquera un jour », laissant ainsi supposer qu'il le détenait, mais également "prêté" l'ouvrage du Capitaine Couëtdic, à fin de numérisation concernant le passage sur le combat des Voivres en juin 40, je me dis qu'il pourrait bien être aussi "dépositaire" du livre de Philippe Meyer (éditions R. Laffont-2014) et que je recommande : "Les gens de mon pays" dans lequel figure en bonne place la commune des Voivres, avec, notamment, « le coup de l'école »(*).
(*) Court extrait : [...] « Six ans plus tard, Michel Fournier devient maire et réussit « le coup de l'école ». Il a conscience que les familles qu'il attire aux Voivres ne seront que de passage si elles ne trouvent pas un emploi à proximité. » [...]
► "Vosges-Matin" 04/07/2015 à 05:04 Vu 1186 fois
Education Les Voivres: l’école ferme ses portes
Après un regroupement pédagogique intercommunal, l’école des Voivres ferme ses portes après 221 (*) rentrées. L’occasion, pour une soirée, de rappeler ses élèves.
Edition d'Epinal|
Environs de Bains-les-Bains|
Les Voivres|
Education|
Vosges|
Lorsque l’on franchit les portes, on pourrait se croire dans une traditionnelle maison vosgienne. Au loin, des rires d’enfants nous parviennent. Des photos sont accrochées sur les murs, à côté de centaines de dessins colorés. Une décoration spéciale pour le rassemblement final du soir.
En montant le vieil escalier en bois, trois jeunes garçons jouent aux cartes : « Bonjour », clament-ils en cœur, avant de rejoindre la salle de classe, où une quinzaine d’enfants s’affairent à des jeux divers : construction, ordinateur, coloriage… C’est le dernier jour de cours à l’école des Voivres. L’établissement du village, qui accueille les enfants du CP au CM2, fera tableau blanc ce soir, après 221 ans de bons et loyaux services. « C’était bien ici, l’école est vieille mais renferme beaucoup de souvenirs », déclare Baptiste, assis en tailleur. « On avait de la place dans la cour pour jouer en plus ! », ajoute Hugoline.
Une décision pas surprenante
La décision n’a pas surpris le corps enseignant et la municipalité. « Cela fait deux ans que nous sommes en regroupement pédagogique intercommunal avec La Chapelle-aux-Bois », explique Nathalie Viry, l’enseignante. « Nous n’avons plus assez d’élèves. C’est pour cela que j’étais seule ici. Mais il n’y a plus d’intérêt à la maintenir ». La dernière promotion ne compte que dix-huit CE2 et CM1. Au faible effectif, il faut ajouter le problème du trajet. En effet, une navette fait les allers-retours matin, midi et soir vers La Chapelle-aux-Bois. « C’est un problème logistique énorme », note Elsa Adam, première adjointe à la mairie.
Pour la dernière sortie des cours, les parents devant la grille affichent une mine grise. « C’est la fin de quelque chose tout de même », indique Daphné Grimault. « Nous avions fait le choix de la petite école de campagne. Les grands s’occupent des plus petits, la maîtresse s’investit beaucoup. On perd quelque chose à vouloir tout regrouper ». Pour Carole Martin, c’est surtout pour le trajet que cela va poser problème. « Quand mon fils ira à la La Chapelle-aux-Bois, je ne pourrai sûrement pas aller le chercher les midis ». Pour finir en beauté, tous les élèves, actuels comme nouveaux se sont rassemblés dans la convivialité hier soir. L’occasion de faire encore une fois raisonner les rires des enfants avant la sonnerie finale.
Audrey Fisné
(*) Sachant que l’école a été construite en 1834, ce nombre reste sujet à caution. Il devrait être plutôt 180.
► Voila ce qu'écrivait "Le Monde" en 2007 : qu'écrirait-il aujourd'hui ?
Le Monde | 27.06.2007 à 12h27 | Par Isabelle Rey-Lefebvre
« Un village sauvé par l'exode urbain
En 1990, il n'y avait plus que 200 habitants et neuf enfants inscrits à l'école. L'académie menaçait de fermer notre dernière classe", raconte Michel Fournier, fleuriste et maire des Voivres, dans les Vosges, à 25 kilomètres d'Epinal.
"La commune a alors racheté deux vieux corps de ferme et nous avons passé un appel dans la presse locale pour y faire venir des familles, en leur offrant la possibilité de devenir propriétaires de ces maisons, par location-accession, poursuit-il. Deux familles de cinq et six enfants, en grande difficulté sociale, sont arrivées. Cela a permis de maintenir une classe de vingt enfants."
Cette initiative a attiré l'attention des médias locaux puis nationaux, et des dizaines de familles sont accourues de toute la France. La commune a, à chaque fois, cherché une solution d'hébergement pour ces nouveaux arrivants, en continuant de racheter des bâtiments agricoles inutilisés et en les réhabilitant.
"Cette image de dynamisme a séduit de petites entreprises d'électricité, de matériaux de construction, de transport, qui ont créé une trentaine d'emplois", poursuit Michel Fournier.
La commune a également ouvert, dans de vieux bâtiments, un hôtel rural de soixante lits et un centre pédagogique de sensibilisation à l'environnement et de formation à la pisciculture, avec son étang et son moulin, "qui a déjà accueilli 8 000 gamins", se félicite le maire.
"Les Voivres compte désormais 350 habitants, l'école accueille soixante-dix élèves et je suis obligé de refuser les moins de 3 ans", conclut Michel Fournier. »
Isabelle Rey-Lefebvre
► Souvenez-vous : http://www.france5.fr/emissions/le-monde-en-face/diffusions/03-09-2013_122548
C'était en septembre 2013, il n'y a donc pas si longtemps. On sent déjà poindre un certain embarras dans une des réponses: « On se retrouve comme il y a 20 ans... »
NB : je cherche les photos de classe des années 1950 à 1958 (avec, si possible, année scolaire et identification des élèves).
jeannot88

L'auteur jeannot88 est l'auteur de ce message sur Les Voivres (Vosges) publié le lundi 06 juillet 2015 à 14h50.

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Les commentaires (2)

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16 juil. 2015 18h12

Très bien.
Probablement en raison d'une mauvaise "manip", j'ai encore des problèmes pour "éditer" (modifier) trois photos de classe sur les cinq présentées. Pour ceux qui liraient ce dossier, je cherche toujours les photos de classe des années 1950 à 1960 (avec - si possible - indication de l'année scolaire et identification des élèves). Merci d'avance.

16 juil. 2015 04h42

Article très complet je vais mettre les deux liens ensemble.
Pour celui sur le 14 juillet je l'ajoute au mien.
Vous êtes toujours très bien documentés
Moi je prends des notes et ensuite j'écris surtout du ressenti.

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