La Bataille de Villersexel

► Que ce soit sur le remarquable site de Bernard Munier http://lesvoivres88240.over-blog.com/
- http://lesvoivres88240.over-blog.com/2014/05/ouverture-de-la-chapelle.html
ou les miens
- https://www.fichier-pdf.fr/2011/08/24/100-a-fusion/ (planche XXII)
- http://www.loomji.fr/les-voivres-88520/photo/guerre-1870-1871-21800.htm
- http://detobs85.easy4blog.com/article-ceux-de18712-319607.html
- http://detobs85.easy4blog.com/article-ceux-de18711-319587.html
, il nous est arrivé, à plusieurs reprises de faire allusion à la guerre franco-allemande de 1870-1871 http://www.laguerrede1870enimages.fr/index.html ou à quelques uns de ses protagonistes.Pour ce qui est de Les Voivres et sauf à ce qu'on me démontre le contraire, je ne pense pas que le village ait plus souffert de cette guerre que beaucoup de villes (la capitale Paris, par exemple) et autres villages de France. Au contraire, il n’y a pas le moindre nom gravé, relatif à ce conflit, sur le monument aux morts. Nous nous en tiendrons donc au don, fait (1858) par Napoléon III Empereur des Français et l’Impératrice Eugénie, de la cloche de la Chapelle de Notre-Dame de Bonne Espérance ; en bon vosgien, la Chapelotte.La Flèche, par contre, a souffert de cette guerre. J’en ai parlé à propos de la belle conduite du jeune soldat Pichon, blessé en 1871 et décoré un peu plus tard de la Médaille militaire, mais aussi du sergent Adam, tué net le 24 janvier 1871 par un obus, au côté du Sous-Lieutenant Richard décédé, lui, des suites de ses blessures le 5 février 1871.
Sous le titre de ‘Une lourde épreuve brutionne La Guerre franco-allemande de 1870-1871’, un historien local passionné, Alain de Dieuleveult, vient aussi de publier dans le "Cahier Fléchois" n° 37 – 2016, sorte de livre, né en 1979, s’attachant à l’histoire locale, « cette histoire qui fait le présent d’aujourd’hui ; cette histoire qu’il ne faut pas oublier, qu’il faut partager. »
http://www.lesnouvellesdesable.fr/2016/02/26/livre-un-cahier-plein-d-histoire-a-la-fleche/
une trentaine de pages (109 à 136), sur cet épisode majeur de l’époque des grands conflits de l’ère contemporaine.Je ne m’attarderai pas sur les combats au Mans et dans ses environs (Auvours, notamment), si ce n’est pour saisir le prétexte de noter un lien intéressant sur ce conflit franco-prussien
http://www.loire1870.fr/index2.htmlLes Voivres et la cloche de la Chapelotte, La Flèche et les élèves du Prytanée "morts au champ d’honneur", Le Mans et le combat d’Auvours : c’est donc la conjonction de tous ces événements et l’arrivée, ô combien importante, depuis quelques mois, de notre institutrice "touche à tout", brillante enseignante – si j’ai bien tout compris – d’une classe de « P’tits loups » à Villersexel, qui m’ont incité à commettre un modeste article sur la guerre de 1870-1871, guerre finalement assez oubliée de nos dirigeants et des organismes ou de sites chargés de la Mémoire.
On pourra aussi, si l’on veut, prétexter (pourquoi pas, puisque l'on commémore tout... ou presque) l’année du 145ème anniversaire de la bataille.► Les combats à Villersexel : une victoire sans lendemain
- Contexte
Les origines du conflit :
En 1815, il y avait en Allemagne, la confédération germanique qui regroupait 39 états. Celle-ci ne pouvait fonctionner que si l’Autriche et la Prusse s’entendaient bien. Or le 3 juillet 1866, l’armée prussienne écrase celle d’Autriche à la bataille de Sadowa. La Prusse annexe les territoires situés entre sa partie occidentale et sa partie orientale et dirige alors la Confédération de l’Allemagne du Nord. Seuls, 4 états du Sud, n’y adhèrent pas. Ce sera fait à la fin de la guerre, avec la proclamation de l’Empire Allemand le 18 janvier 1871 à Versailles, dans la Galerie des glaces.Le 21 juin 1870, le prince franco-allemand Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen se déclare candidat au trône d’Espagne vacant depuis septembre 1868. La France se sentant menacée sur 2 de ses frontières par les Allemands exige du roi Guillaume de Prusse le retrait immédiat de la candidature de son prince à ce poste. Celui-ci confirme la renonciation du prince et déclare qu’il n’a plus rien d’autre à dire à la France. Le message relatant l’entretien qu’il a eu avec l’ambassadeur peut laisser à penser qu’il a mal reçu celui-ci, ce qui peut laisser croire qu’il a ainsi cherché à rabaisser la France.Napoléon III mobilise à partir du 14 et 15 juillet son armée et déclare la guerre à l’Allemagne le 19 juillet.Le chancelier Bismark est satisfait de la situation car celle-ci va dans le sens d’une meilleure union entre les différents états allemands.- La bataille elle-même
Dans la fatale campagne de 1870-71, les populations de la Haute-Saône eurent à souffrir tous les excès auxquels se livrèrent les envahisseurs. Ce département fut en partie le théâtre des opérations de l'armée de l'Est.
La guerre de 1870 est sans aucun doute l'une des pages les plus méconnues de l'histoire de notre pays ; la faute, sans doute, au fait qu'il s’agit aussi de l'une des plus sombres, par l'ampleur de la défaite française, et par le fait qu'elle inaugure 75 ans de conflits avec l'Allemagne. Pour autant, il ne faut pas oublier les quelques victoires françaises qui jalonnent cette étonnante guerre. Villersexel est de celles-là. Bien qu'elle n'ait pas été exploitée, cette victoire démontre le talent du général Bourbaki, qui parvint a sauver ce qui pouvait l'être après une année 1870 désastreuse. Le 9 janvier 1871, l'avant-garde du corps du général Bourbaki rencontra les avant-postes prussiens au bois d'Esprels, sur la route de Montbozon à Villersexel, et un combat de tirailleurs s'engagea.Au bout d'une heure, nos soldats enlevaient à la baïonnette les positions ennemies en avant du village d'Esprels et occupaient le village même.Ils marchèrent alors sur Villersexel, où les Prussiens étaient retranchés dans les maisons et le château.
Le 9 janvier c'est donc la bataille de Villersexel, la première vraie bataille qui met aux prises les deux adversaires. Bataille sanglante qui débute sous la neige. Les Français sont électrisés par Bourbaki qui retrouve sur le champ de bataille toute sa vigueur et son entraînante bravoure. Le combat est terrible, la mêlée meurtrière. Notre artillerie fit taire en partie le feu terrible dirigé sur nous de ces positions, d'où notre infanterie délogea les ennemis à la baïonnette. Pris une fois, le château fut repris par les Prussiens. Ceux-ci en furent chassés une deuxième fois, et y mirent le feu en l'abandonnant. A ce moment, une division française vint prendre l'ennemi à revers et décida du succès de la journée. Finalement les Allemands battent en retraite vers la Lisaine.
Villersexel aura été un des combats les plus acharnés de toute la guerre. Les pertes françaises : un millier d'hommes, 500 prisonniers ; les pertes allemandes ; 530 hommes sur 15.000 engagés.
Malheureusement, ce brillant épisode devait être suivi, quelques jours après, de la plus désastreuse des retraites.
Au final, la bataille de Villersexel fut une des rares victoires françaises de la guerre de 1870, mais elle fut mal exploitée. Ainsi, en raison de problèmes de ravitaillement, Bourbaki ne put poursuivre l’ennemi qu’à partir du 13 janvier, laissant le temps aux Prussiens de reculer vers une position bien plus stratégique.