Au moment où on apprend que l’ancien Président de la République vient d’obtenir, pour ses "Hollanderies", le grand prix de l’humour politique, je suis atterré.
Atterré par son successeur, Macron, que je revois encore demander, il n’y a pas huit jours et en raison de quelques sifflets, du respect envers lui-même au cours du Congrès des Maires de France, pratiquer hier une forme d’humour que, personnellement, je qualifierai en le dénonçant vivement, d’humour noir (sans jeu de mots), pendant son voyage au Burkina-Faso.
L’histoire : expliquant aux étudiants de Ouagadougou qu'il ne fallait plus attendre de solutions de l'ancienne puissance coloniale qu'est la France, le Président a détaillé: « Moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso, c'est le travail du Président ». Au même moment son homologue Roch Marc Christian Kaboré se lève et quitte momentanément la salle. « Du coup, il s'en va... Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation », s'amuse alors Emmanuel Macron.
Stupeur ! Je me demande vraiment ce qu’on aurait pensé – et dit - si tout autre que Macron (sans même aller jusqu’au FN) avait commis ce que je considère comme une faute grave, une humiliation gratuite et au minimum saupoudrée de colonialisme. Un Macron qui taille – arguant du fait d’être d’une nouvelle génération - des croupières à la France à grands coups de « crimes contre l’humanité » envers justement ce passé colonial, sans jamais faire remarquer que notre Histoire avec l’Afrique ne se résume pas qu’à cela.
« J’ai honte d’être Français » a dit en visionnant, pendant l’émission "C à vous", le passage de ce face à face avec les étudiants burkinabés, le médecin humanitaire Olivier Demoinet tout juste rentré de Libye, par ailleurs ému jusqu’aux larmes au cours de son témoignage. Dans ce cas précis et au bout du bout de ma consternation, je peux partager son affirmation attristée… même si çà n’a pas eu l’air d’offenser beaucoup de monde.
Doit-on s’offusquer d’une telle déclaration, frisant un racisme "de bon aloi", inconscient peut-être mais latent certainement ? Je pense que oui et, en tout cas, ne pas la minimiser car elle n’est pas digne du Chef de l’État. Ce n’est pas le premier dérapage et j’imagine que ce ne sera pas le dernier tant l’euphorie du pouvoir et le dédain des autres que l’on devine sous son sourire carnassier, autorise tout. Jusqu’à quel point ?
Malgré les (ou en raison des) déclarations, la Françafrique a encore de beaux jours devant elle. Le "Vieux Monde" a la vie dure et la « Politique autrement » a du mal à prendre le dessus des errements antérieurs.
On le voit bien d'ailleurs, dans un autre domaine, avec ce bougre de Solère, politicien à géométrie extrêmement variable qui, après avoir "bidouillé légalement" sa fonction de Questeur, aurait voulu la conserver (et les 12 000 € mensuels et avantages qui vont avec) en dépit de son ralliement foireux de "Constructif" (pas besoin de se demander en quoi, en ambition personnelle assurément) à LREM, tellement en vogue… actuellement. On se dit que « Chez ces gens-là » aucun ne doute de rien ; ils peuvent se regarder dans la glace chaque matin en méprisant sous des airs "bonhomme" tous les autres – en particulier « ceux qui ne sont rien » tout en confondant allégrement moralité et légalité. Comment , en effet, accorder sa confiance à de tels dirigeants imbus de leur entregent ?
« Il y a un problème de confiance entre les élus et le gouvernement. », confiait dernièrement Michel Fournier, maire de Les Voivres, à "l’Est Républicain". J’y ajouterai volontiers les électeurs.