Avec plus de 36 000 communes, la France est le pays comptant le plus de communes en Europe. Plus surprenant, certains villages présentent la particularité de ne compter aucun habitant. Tour d’horizon de ces communes "mortes pour la France".
Le tissu administratif français recèle une étonnante singularité. Six communes, toutes situées sur le canton de
Charny-sur-Meuse dans le département de la
Meuse (55), ne comptent aucun habitant :
Beaumont-en-Verdunois,
Bezonvaux,
Cumières-le-Mort-Homme,
Fleury-devant-Douaumont,
Haumont-près-Samogneux,
Louvemont-Côte-du-Poivre. Ces villages, qui comptaient entre 400 et 700 habitants avant la Première guerre mondiale, furent totalement détruits peu après la bataille de Verdun en 1916. Situés en Zone rouge (territoire complètement dévasté durant la Grande Guerre), ils ne furent jamais reconstruits en raison d’une importante quantité de munitions non explosées.
Rue principale de Bezonvaux, avant la guerre et de nos jours. Pour conserver leur mémoire, l’Etat français a décidé d’entretenir ces communes : en 1919, lors des premières élections municipales organisées après la guerre, elles sont dotées d’un conseil municipal restreint. Bien qu’ayant conservé leur statut de commune, il n’y a pas de maire à la tête de ces entités administratives, mais un président de commission municipale désigné par le préfet de la Meuse lors de chaque élection municipale. Ces présidents reçoivent tout de même une écharpe tricolore, et tiennent le registre d’état civil (bloqué à zéro...), mais ils n’ont pas le statut de grand électeur. En l’absence de mairie, ils exercent à domicile.
Eglise de Louvremont détruite durant la guerre et chapelle reconstruite Bien d’autres agglomérations ont été anéanties durant la Grande Guerre. Dans d’autres départements comme la Marne et la Meurthe et Moselle, celles-ci ont été rattachées à d’autres communes. Les villages martyrs de la bataille de Verdun constituent une exception.
Dans chacune de ces communes “mortes pour la France”, on a reconstruit une chapelle et un monument aux morts, seuls édifices de ces lieux de mémoire.